Marche pour Ibrahima (IBO) le samedi 10 octobre 2020 à Sarcelles
Texte publié sur le site de la Cagnotte de soutien à la famille Bah :
Moi, Diané Bah, un des grands frères d’Ibrahima Bah. J’ai vu un grand nombre de forces de police lorsque je suis arrivé ce dimanche 6 octobre 2019 vers 17h à Villers le bel, quartier de la Cerisaie.
J’ai entendu des passants dire :
« Ils l’ont tué. Ils l’ont tamponné. Ils l’ont tué. »
Je ne sais pas pourquoi ni comment. J’ai levé le point droit en l’air et j’ai dit : « Je m’appelle Diané Bah. Je suis l’un des grands frères d’Ibrahima Bah. Ils ont tué mon petit frère, Ibo » C’est le surnom qu’on lui donne.
C’est ainsi que commença le drame dans lequel ma famille et moi-même sommes depuis.
Beaucoup de témoins accusent les forces de l’ordre d’avoir physiquement et avec une fourgonnette bloqués la route à mon petit frère Ibrahima Bah qui circulait à moto. Mon petit frère aurait en conséquence percuté un poteau qui a conduit à sa mort.
Les forces de l’ordre, eux, disent que c’est un accident.
Selon leurs dires, mon petit frère Ibrahima Bah voulait éviter le contrôle de police en montant sur le trottoir. Il aurait perdu la maîtrise de sa moto et a percuté un poteau causant sa mort.
Depuis le 6 octobre 2019, jusqu’à aujourd’hui, nous n’avons jamais eu le moindre geste, ou mots de la part de l’état suite à la mort de notre frère, un fils, notre ami, notre concitoyen. Un citoyen français âgé de seulement 22 ans.
Comme dans toutes les affaires où les forces de l’ordre sont mises en cause, les victimes sont systématiquement criminalisées. Ce sera le cas pour mon frère Ibrahima Bah.
Nous avons dû faire plusieurs marches citoyennes à fin qu’une enquête soit ouverte pour homicide involontaire.
Plus de 9 mois après l’ouverture de cette enquête, il n’y a absolument rien qui se passe. Nous avons un avocat, nous nous sommes constitués partie civile et pourtant la justice de notre pays enfreint la loi et ne nous expose pas les pièces maîtresses dans cette affaire.
Lors des faits du 6 octobre 2019, il y avait sur les lieux 3 caméras. La justice de notre pays bafoue la constitution et refus que nous voyons ces vidéos.
Les policiers mis en cause exercent toujours à Sarcelles. Ils n’ont jamais été auditionnés par le juge d’instruction. Voilà pourquoi nous avons demandé un dépaysement.
Ils vont délibérément faire durer ce combat. Ils vont tout mettre en place pour annoncer un non-lieu comme systématiquement.
Nous avons besoin de force et de moyens pour que ces violences policières qui se cumulent au quotidien cessent et soient punis.
C’est notre combat à nous tous qui vivons dans le territoire français.
Impliquons nous!
Diané Bah